De retour à Jackson Mississipi, Skeeter jeune femme diplômée, débordante de bonnes intentions et d’ambitions, compte faire carrière dans le journalisme. Elle décide de témoigner sur la condition des domestiques noires dans la « bonne société »blanche. Skeeter connaît son sujet – elle est issue de ce milieu, élevée elle aussi par une nounou noire – ses amies d’école sont devenues à leur tour des mères au foyer «comme il faut». Tate Taylor dans son deuxième film aborde le racisme ordinaire dans l’Amérique profonde des années 60. Thème déjà abordé, grave, et pourtant… Racisme, bêtise, humiliation, maltraitance amènent leur pesant d’émotion mais  globalement la dérision des situations et des comportements, nous entraîne vers une comédie… de femmes. Les hommes sont peu présents, trop contents de rester au large de la sphère domestique, (ou sans envergure et lâches pour ceux que l’on croise.). La reconstitution des « sixties » est parfaite, la photographie superbe mais c’est surtout la performance des actrices qui est remarquable. Particulièrement :
– Jessica Chastaing (si troublante dans « The tree of life ») jeune mariée péroxydée, déracinée en mal de maternité et d’amies venue de chez les « ploucs » du nord.
– Brice Dallas Howard (oh combien sensuelle durant le cours de cuisine avec Matt Damon dans «Au delà ») incarne « Miss Hilly » magnifique garce dont l’obsession est qu’une paire de fesses noires se pose sur la lunette de ses wc !!!
Même si l’on peut reprocher un scénario un peu manichéen et pétri de bons sentiments, vous ne regretterez pas ces 2h20 de cinéma et la formidable prestation de ces dames… vous jubilerez à coup sûr de la vengeance délicieusement scatologique de la bonne flanquée à la porte par Miss Hilly !
Pari tenu…

Texte _ Jean Cois