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Jamie Bamber, un Américain en Provence

L’acteur de la série anglo-américaine  à succès, Battlestar Galectica, a choisi la Provence pour vivre en famille. Jamie Bamber alias Captain Lee « Apollo » Adama en pince pour la France. 

Né d’un père américain et d’une mère irlandaise, ce francophile ne tarit pas d’éloges lorsqu’il évoque avec un accent charmant la culture et l’art de vivre de notre pays. Alors que sa carrière était installée Outre Atlantique – comme son impressionnante filmographie l’indique – c’est depuis Aix-en-Provence que Jamie envisage ses nouveaux rôles, décidé à se faire un nom ici. Il obtient un premier grand rôle dans une production française avec L’Embarras du Choix, comédie romantique d’Eric Lavaine qui sort en salle le 15 mars. Jamie y incarne Paul, un des deux hommes qui va faire fondre le cœur de Juliette (Alexandra Lamy) qui, en indécise compulsive, ne sait lequel choisir. C’est avec un français impeccable que Jamie nous raconte cette première expérience. Certaines feraient vite leur choix !

ToutMa : Comment cette proposition de rôle est arrivée entre tes mains ?

Jamie Bamber : Je venais de terminer le tournage d’une série à Londres quand mon manager de Los Angeles m’a fait rencontrer Rosalie Cimino à Paris (devenue depuis mon agent). Elle m’a emmené voir le directeur de casting Michaël Laguens, persuadée que le scénario serait parfait pour moi. Puis j’ai fait des essais et rencontré Eric Lavaine…

TM : Qu’est-ce qui t’a plu dans ce personnage ?

JB : Déjà en lisant le scénario, je me suis senti à l’aise avec le texte par rapport à mon niveau de français. Paul est un amant charmant, drôle, mais il se délecte de la difficulté qu’a Juliette à se décider. Il se reconnaît dans sa névrose et ne cherche pas à guérir cette faiblesse, il l’aime, c’est tout.

TM : Comment as-tu préparé ce rôle ? 

JB : Pour que l’humour fonctionne, il fallait pouvoir enchaîner les répliques. J’ai commencé par mémoriser tout le texte, je voulais être à l’aise avec la prononciation et le langage, ne pas buter pour pouvoir me concentrer sur les subtilités du jeu. Eric m’a dit que je pouvais intégrer des mots d’anglais dans le jeu, ce que j’ai fait. Mon personnage est écossais et c’est naturel pour lui d’utiliser sa langue lorsqu’il est sous le coup de l’émotion.

TM : Comment travaille Eric Lavaine en plateau ? 

JB : Son équipe c’est vraiment une famille ! Le tournage s’est passé dans une ambiance détendue. Eric aime rire mais reste le chef. Parfois j’avais du mal à le suivre : il parle vite, utilise l’argot, fait constamment de l’humour…

TM : Quelle partenaire de jeu est Alexandra Lamy ? 

JB : Extraordinaire. Alexandra a tout fait pour m’intégrer dans le groupe et dans les vannes ! Sur le tournage, elle m’a consacré beaucoup de temps, m’a encouragé, c’était très généreux de sa part, elle donne beaucoup et, à son niveau, tout le monde n’en ferait pas autant. J’étais en confiance.

TM : Alors que tu as déjà une belle carrière aux Etats-Unis, qu’est-ce qui t’a poussé à la développer en Europe ?

JB : Ce n’était pas un choix de carrière mais une volonté de couple, d’offrir à nos trois filles une vie loin du côté surfait et matérialiste de Los Angeles. Le mode de vie des Américains est très individualiste, avec peu d’espace commun pour se retrouver, même au sein des familles. Les écoles publiques, très vastes, sont impersonnelles et l’on prête beaucoup trop d’importance au mot célébrité. Nous voulions leur inculquer d’autres valeurs. Nous sommes donc arrivés il y a dix-huit mois. Ma mère vit déjà dans le Var et j’ai eu la chance, tout jeune, de vivre à Paris… nous aimons la culture française ! Notre décision semblait folle pour notre entourage, sachant que ma carrière était bien établie aux USA, mais maintenant que Trump est à la Maison Blanche, je crois avoir choisi le bon moment !

TM : Quelles différences de travail y a-t-il entre les deux pays ? 

JB : Les horaires ! En France on ne bosse pas plus de 8h par jour et j’adore ça. Aux Etats-Unis les journées de tournage sont de 16 h, 18 h ou même plus… surtout sur les séries. Et ici, sur les tournages, on mange très bien et le vin n’est pas proscrit !

TM : Quels types de rôles aimerais-tu jouer ?

JB : Tout ce qui est neuf me plaît ! Maintenant que j’ai goûté à la comédie romantique, un rôle plus dramatique me plairait, mais c’est surtout au théâtre que j’aimerais incarner un rôle… comme Hamlet par exemple.

L’Embarras du Choix
de Eric Lavaine
en salle le 15 mars

TM : Quels sont tes projets dans les mois à venir ?

JB : Je viens de finir un tournage à Londres pour une nouvelle série, Fearless, un thriller politico-judiciaire et j’ai plusieurs projets en cours en tant qu’acteur. J’écris aussi un premier scénario que j’aimerais réaliser.

TM : Quelles sont tes références cinématographiques ?

JB : C’est le théâtre qui m’obsédait. J’admirais Laurence Olivier et Kenneth Branagh. Quand je me suis inscrit à LAMDA (London Academy of Music and Dramatic Art), j’étais décidé à faire carrière au théâtre mais rapidement, on m’a proposé des rôles pour la télévision puis celui dans Battlestar Galectica qui a complètement changé mes plans.

TM : Tu parles parfaitement le français, où l’as-tu appris ? 

JB : Je suis resté à Paris de 2 à 7 ans, puis j’ai continué  le français à l’école, à Londres et comme j’adorais la littérature, j’ai passé ensuite un Master de littérature française et italienne à l’Université de Cambridge.

TM : Tu habites Aix-en-Provence, qu’est-ce qui te plaît dans cette région de France ?

JB : Moi qui ai toujours vécu dans de grandes villes, Aix est un bon compromis : la ville est  dynamique, culturelle, son architecture superbe et la campagne provençale pleine de charme. Et il y a la proximité de l’aéroport et du TGV…

TM : Tes lieux de prédilection en Provence ? 

JB : J’adore courir ou marcher en famille à la Sainte Victoire, me balader à Cassis, faire le marché à Aix. J’ai aussi passé mon permis bateau à Marseille l’an dernier pour profiter des calanques. Marseille, les gorges du Verdon, le lac de Sainte-Croix, il y a tant à faire, on n’a que « l’embarras du choix » !

Photo en Une _©Alba Tull