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Bernard Poirette, la voix libre de la radio

La radio nous rappelle qu’une voix est une vraie signature. Les Marseillais en détiennent l’une des plus célèbres de la bande FM, celle de Bernard Poirette, le colosse à la voix suave, grave et chaleureuse. Sa prise d’antenne démarre le vendredi après-midi et se termine le dimanche à 10h. Avec une moyenne de 2,5 millions d’auditeurs, l’info du week-end passe par lui ! Cet été un bouleversement est intervenu dans le mercato audiovisuel… Notre animateur préféré quitte RTL pour Europe 1.

ToutMa : Après plus de 30 ans d’amour avec RTL, c’est la rupture. Comment avez-vous vécu cela ?

Bernard Poirette : C’était totalement inattendu ! J’ai passé 34 ans à RTL, c’était plus qu’un employeur, c’était une famille ! Ça s’est forcément mal terminé. Au départ, ils m’ont proposé de partir puis finalement ils m’ont offert un poste qui ne me plaisait absolument pas. Si je n’en voulais pas, il fallait que je démissionne… ce que j’ai fait ! Les Prudhommes jugeront.

TM : Vous n’êtes pas resté longtemps célibataire… Le flirt avec Europe 1 s’est passé comment ? 

BP : Quand j’ai compris que je ne resterais pas, je suis allé en face et je leur ai dit : « Est-ce que vous avez besoin de monde ? ». Ils m’ont dit oui. (Sourire) 

TM : Vous avez déjà fait des choix par amour, en travaillant à Moscou et à Washington pour suivre votre femme. Professionnellement, quel est le meilleur et le pire de ces deux aventures ?

BP : Le meilleur, c’était à Moscou ! J’y étais les trois années où il fallait y être au XXe  siècle : 1989, 1990,1991 (dislocation de l’Union soviétique). On ne peut pas faire mieux pour un journaliste ! Et Washington, parce que j’y ai eu mon fils, est plutôt un bon souvenir mais professionnellement, après les trois années soviétiques, plus rien n’avait grand intérêt. Vous avez l’histoire qui se déroule devant vous et vous êtes prié de la raconter en continu. Je n’ai pas arrêté, j’ai bossé comme une mule, comme jamais dans ma vie, mais c’était extraordinaire. On se levait le matin à huit heures, on se couchait à minuit, on bossait non-stop, mais c’était génial !

TM : Quand avez-vous eu le coup de foudre pour le journalisme ?

BP : Je n’ai jamais eu de coup de foudre. Je ne suis pas quelqu’un de férocement passionné… à part les romans policiers et le bon cinéma, qu’est-ce qui m’intéresse ? La littérature, les mots… J’ai passé le concours de l’école de journalisme de Lille (je suis lillois à la base). C’était l’époque bénie où il y avait 30 places pour 100 candidats. Sinon je ne l’aurais jamais eu !

TM : Comment fait-on pour ne jamais être impressionné par un invité ?

BP : On l’est toujours mais moins si on prépare l’interview correctement ! Ceci dit, certains personnages sont terrifiants. À Moscou, j’ai croisé Gorbatchev une fois. Il m’a serré la louche, je n’avais plus un poil de sec ! Parfois avec les gens plus « ordinaires », il y a plus que ce qu’on espérait. Je me souviens d’une interview avec Laurent Voulzy. On parlait de son disque et c’est parti en vrille : on s’est marrés comme des tordus. (Rires)

TM : De quelles qualités avez-vous eu besoin pour durer ? 

BP : J’ai impérativement besoin de ne pas vivre tout le temps à Paris. Je ne suis pas un fondu de travail. Donc le fait de vivre à mi-temps, plus cool à Marseille, est indispensable. Pour moi, le secret, c’est de m’évader, au moins dans ma tête ! 

TM : Assez parlé de boulot, que se passe-t-il le dimanche à 14h, gare Saint-Charles ? 

BP : Je monte sur ma moto qui est garée au parking de la gare, j’arrive chez moi à Endoume et une autre vie commence. Je me « fous » en short, quand c’est la saison, c’est-à-dire six mois par an, je vais me baigner à la plage du Petit Nice… Ma vie se passe sur ma terrasse à lire des polars. Je vais aussi aux Variétés, au César ou au Chambord pour voir les films en VO que je n’ai pas eu le temps de visionner à Paris. Quand le temps s’y prête, je prends ma moto, je vais en Camargue, à Arles aux Rencontres de la photographie en septembre, à l’hôtel de Caumont à Aix où toutes les expos sont géniales ! C’est une région formidable.

Ses adresses préférées
La meilleure pizza ? Chez Maga à Castellane. C’est la même que Chez Étienne, c’est la même famille.
Le meilleur spot pour un coucher de soleil ? En bas de chez moi sur les rochers de Malmousque à la Légion étrangère.
La meilleure bouillabaisse ? « Le Château » à Sormiou. Elle est très bonne et le lieu est inimaginable.

Bernard Poirette dans l’émission Toute l’info du week-end
Le samedi et le dimanche de 6h à 9h sur Europe 1

 

Photos _Pierre Olivier CAPA