Les Rencontres à l’échelle… avec un nom pareil, on pourrait croire qu’il s’agit d’un rendez-vous secret de maçons au pied d’un échafaudage. Alors évidemment, par « échelle », il faut certainement davantage entendre la notion de géographie, la notion de distance, celle d’espace… et on s’éloigne du lexique de la construction. Encore que… Si ce festival culturel pluridisciplinaire, qui fête cette année son quatorzième anniversaire, fait la part belle à des créateurs (cinéastes, chorégraphes, dramaturges, etc.) issus des six continents (à l’exception peut-être de l’antarctique, dont la scène artistique est, disons-le, limitée), l’idée d’édifier, de façonner est présente dans toute sa programmation. D’autant que, produit par Les Bancs publics, la structure de production de la Friche La Belle de Mai, le festival est l’occasion de monter de nombreux spectacles d’artistes en résidence à Marseille.

C’est le cas notamment de Bibata Ibrahim Maiga, danseuse et chorégraphe sénégalaise qui présentera Esprit bavard, son premier solo inspiré du takamba, une danse traditionnelle songhoi. Toujours sur scène mais dans un autre registre : la pièce de « théâtre documentaire » de Gabino Rodríguez, Tijuana, qui s’attarde sur la vie d’un ouvrier d’une usine textile mexicaine. Une expérience radicale, entre performance physique et création formelle. Géographie et construction, on commence à s’y retrouver. Mais vous serez peut-être plus attirés par l’un des films projetés au cinéma La Baleine, comme Palmyre de Monika Borgmann et Lokmab Slim qui raconte l’expérience d’anciens détenus libanais, opposants au régime syrien.

Finalement, l’image de l’échelle cadre parfaitement avec le festival : accessoire indispensable du constructeur, notion de cartographe qui considère le monde dans son ensemble et peut-être, voire surtout, outil qui nous permet de nous élever !

Les Rencontres à l’échelle à Marseille
Du 7 au 30 novembre
Programmation complète : https://www.lesrencontresalechelle.com