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Da Silva, poète rock affranchi !

Da Silva le chanteur pétri de mythologie rock, n’est pas ce qu’on appelle un chanteur populaire. Non pas que l’idée lui déplaise mais c’est ainsi ! En revanche, il est le travailleur de l’ombre pour des artistes qui le sont : Jenifer, Hélène Ségara, etc. L’homme nous retourne dans « Villa Rosa », sorti le 4 novembre dernier. Un disque qui pourrait bien s’avérer… Populaire.

Emmanuel Da Silva, chanteur, conteur, auteur, compositeur, musicien et tant d’autres choses encore, aime le changement… Pour preuve, son formidable « Villa Rosa » qui marque un tournant. Ce 5ème album respire au rythme de ses rencontres. Dix chansons jouées en un peu plus de trente minutes. Dès le départ, le néo-Breton connaissait le nombre exact de titres qu’il désirait sur ce disque. D’ailleurs, il s’est bien gardé d’en envoyer un de plus à Thibaut Barbillon (guitariste, croisé avec Nouvelle Vague) et Frédéric Fortuny, personnage hors normes de la musique (aux claviers, aperçu, entre autres, chez Autour de Lucie), compagnons de route invités à habiller les maquettes enregistrées.

Dans les studios d’ICP, à Bruxelles, pendant dix jours (et dix nuits !), ils ont peu sommeillé, beaucoup débattu, énormément bossé et passionnément conclu… Ils ont su trouver le juste équilibre, rejoints par des musiciens chevronnés (l’immense Jeff Hallam, le métronome Philippe Entressangle et l’inébranlable Jean-Pierre Ensuque…). Le résultat est céleste : des guitares aériennes accompagnant les foulées du « Coureur de Fond », aux cordes mélancoliques de « La Tasse », aux boucles synthétiques et entêtantes de « L’Été », sans oublier la disco électro-déjantée de « Gin Fizz » ou les effets robotiques du « Puits ». Le trio a façonné ce florilège au gré de ses frasques, de ses envies et de ses convictions. Une renaissance, avoue l’intéressé, lassé de sa rengaine sombre et mélancolique devenue trop pesante pour lui. Une envie nouvelle et revendiquée de légèreté a tout emporté ! Da Silva, ex-petit punk d’origine portugaise aujourd’hui Rennais, a toujours été catalogué dans le registre de l’artiste maudit. Cette fois, les rythmiques sont dansantes et le style audacieux. « Les albums sont toujours des photographies de ma vie. Je vais avoir 40 ans, je ne me suis jamais senti aussi libre. Je me suis affranchi des étiquettes ».
Da Silva est en concert le 29 janvier 2014 à L’Espace Julien.