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John Malkovich « Lumières fait son cinéma », jusqu’au 30 septembre

Chaque été le château de l’Ange dans le Vaucluse devient le théâtre d’événements poétiques inédits sous la houlette imaginative d’Edith Mézard, brodeuse, décoratrice et maîtresse des lieux. Pour cette saison 2019, voilà qu’elle transforme le hameau de Lumières en devanture de cinéma ! Un univers urbain qui accueillera le temps de l’été la collection de mode masculine de John Malkovich. 

Acteur, homme de mode et amoureux de la Provence, celui-ci s’est imposé comme un choix évident pour Édith Mézard, qui a déjà eu l’opportunité d’organiser un défilé pour sa marque en 2013. Qui d’autre que lui, en effet, pour parler de mode et de cinéma au cœur du Lubéron ? Il a souhaité associer Didier Ludot, l’antiquaire de la mode, à la présentation de sa collection. Des bijoux, des accessoires, ainsi que d’autres pièces uniques de haute couture vintage feront rêver les clientes du hameau et constitueront une parfaite ouverture à la première collection capsule féminine de John Malkovich, pensée spécialement pour le festival. Pour cette occasion, l’acteur oscarisé se dévoile depuis Londres, où il est actuellement en répétition pour une pièce de théâtre…

ToutMa : Votre passion pour la mode et les belles matières n’est pas nouvelle. Quelles sont vos influences esthétiques ?

John Malkovich : J’ai fait 24 ou 25 collections au fil des années. Généralement deux par an (NDLR : la première en 2009). Chacune d’elles a été la somme d’influences variées. Mon inspiration est liée à l’origine de chaque pièce, à l’idée qui la sous-tend et au nom même du vêtement. J’ai en tête trop d’influences différentes pour pouvoir les nommer toutes. Des choses complexes qui ne peuvent pas être réduites à un jingle télévisé, un slogan publicitaire ou encore un post sur Snapchat ! Au quotidien, bien des choses m’inspirent : la famille, l’éducation, la culture, la littérature, les expériences de la vie, les voyages, la musique, l’observation, etc. Artistiquement, j’ai toujours été intéressé par le style « Vienne fin de siècle »,* mais pas seulement… J’ai tant d’autres influences…

TM : Mode et cinéma sont-ils pour vous des arts étroitement liés ?

JM : Je pense que la mode et le cinéma ont plusieurs similitudes. Ils sont très visuels, font montre d’un grand souci du détail. Tous les deux peuvent être à la fois très travaillés et profonds ou au contraire assez peu, selon le talent des créateurs.

TM : Vous semblez entretenir une relation très particulière avec la Provence. Avez-vous d’autres projets dans la région ? 

JM : Pas en ce qui concerne la mode. Si on fait abstraction de ma relation avec édith, mon style n’est pas vraiment centré sur la Provence. Mais bien-sûr, c’est une région qui a eu une influence considérable sur tous les aspects de ma vie. Nous avons une maison ici depuis vingt-six ans environ. Le seul projet que j’y ai actuellement c’est notre vin, que nous produisons depuis 2011. C’est ce que nous essayons continuellement d’améliorer et d’affiner, comme il se doit.

Et parce qu’à Lumières le cinéma n’est pas qu’un décor, l’association de l’Isle-sur-la-Sorgue, La Strada, projettera en plein air, au château de l’Ange, trois films sélectionnés par John Malkovich, qui s’exprimera sur son choix à l’occasion de trois soirées inoubliables, accessibles sur invitation : 

6 juillet : projection du film Bohemian Rhapsody de Bryan Singer

3 août : projection du documentaire McQueen de Ian Bonhôte et Peter Ettedgui

17 août : projection du film La Grande Belleza de Paolo Sorrentino

Château de l’Ange Goult
_www.edithmezard.fr

* Référence à l’ouvrage éponyme de l’historien américain Carl Schorske. Gustav Klimt fut l’un des principaux chefs de file de la « Sécession viennoise », le mouvement artistique majeur de la période.

Photos © Sébastien Manigaud